Dans son avis numéro 3 datant du 14 mai 2020, amendé le 19 mai 2020, et transmis aux autorités politiques le 20 mai, le Conseil scientifique de Riposte contre la Covid-19 a examiné la requête formulée le 13 mai, par le Premier Ministre à l’issue du Conseil interministériel de Suivi de la Riposte. Cette dernière portait sur l’opportunité d’ouverture des Ecoles.
L’organe consultatif a fait un ensemble d’observations, desquelles ont découlé des recommandations, pour faire face à cette maladie dont la transmission communautaire reste toujours importante, donc inquiétante.
Le conseil a observé que la transmission communautaire est importante notamment dans la région de Conakry et les préfectures de Coyah et Dubréka, où près de 99% des cas sont notifiés.
Il constate l’existence d’une « disparité de la situation épidémiologique » entre ces zones et l’intérieur du pays. Il note que le taux de positivité varie entre 20 et 30% depuis plusieurs semaines à Conakry alors que ce taux est de 7 à 12% dans les capitales voisines. Pas sans révéler le manque d’isolement de tous les cas suspects, la non hospitalisation de tous les cas confirmés et la faible adhésion communautaire aux mesures de prévention.
Cette situation amène le cerveau de la riposte, conduit par la Professeure Yolande Hijazi à aboutir à la recommandation finale suivante: le maintien de la fermeture des écoles et celle des lieux de culte.
Si les Etablissements d’Enseignement doivent rouvrir, le Conseil Scientifique exige:
- La présentation par les ministères sectoriels de l’éducation des mesures idoines de distanciation sociale dans les classes de l’ensemble des écoles du pays (en faisant respecter une distance de 1,5 m chaque deux élèves) et au sein des établissements ;
- L’instauration des mesures barrières comme :
- La prise systématique de température à l’entrée des établissements scolaires ;
- Au lavage systématique des mains à l’entrée et à la sortie des établissements ;
- Au port obligatoire des masques dans les cours et salles de classes ;
- Au nettoyage et désinfection systématiques et réguliers des toilettes pour les maintenir propres.
En ce qui concerne la réouverture des lieux de culte, elle devra se faire de façon progressive. Elle sera aussi fonction de l’évolution de la situation épidémiologique et de l’efficacité de la riposte. Les préfectures qui n’auront pas enregistré de cas pendant une période d’au moins 30 jours seront les premières à connaitre ces assouplissements.
