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Hadja Aicha Bah Diallo, ancienne ministre de l’Education nationale : « Il faut que nos jeunes soient excellents dans les domaines dont le marché du travail a besoin »

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Hadja Aïcha Bah est sans doute l’une des meilleures ministres de l’éducation de la Guinée. Elle apporte actuellement son expertise à plusieurs institutions internationales sur les questions d’éducation. Mais pas seulement, puisqu’elle est également membre du Comité du prix ‘’Mo Ibrahim’’, qui récompense les anciens chefs d’Etat, qui font avancer leurs pays sur les voies de la démocratie et du développement économique. Un reporter de votre quotidien en ligne a rencontré cette dame qui, dans une  interview, a abordé de nombreux aspects liés au secteur éducatif guinéen.

Universiteactu.com : Vous avez été ministre de l’Éducation, aujourd’hui quel regard portez-vous sur le système éducatif guinéen ?

Hadja Aicha Bah Diallo: Je suis mal placée pour en parler. Parce que moi, lorsque j’étais ministre, j’avais tout ce qu’on appelait éducation nationale, c’est-à-dire du primaire et au secondaire, plus l’enseignement technique et la formation professionnelle, y compris l’alphabétisation. Donc, c’était vraiment un gros lot, autant que mon autre collègue avait l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Maintenant, lorsqu’on regarde le système, il est subdivisé en plusieurs compartiments. Parce que vous avez l’enseignement technique et la formation professionnelle d’un côté, vous avez l’éducation nationale c’est-à-dire l’enseignement primaire et le secondaire de l’autre. Ensuite, vous avez l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Mais, la petite enfance appartient à un autre département, celui les affaires sociales. Et donc, c’est difficile. Est-ce que ces départements se retrouvent pour travailler ensemble ? Si oui, c’est excellent. Et c’est ce qu’il faut. Sinon, c’est très difficile. Pourquoi ? Parce qu’au moment où il faut donner les budgets à l’éducation nationale dans sa globalité, c’est difficile de subdiviser. Qui va avoir quoi ? C’est ça la difficulté. Et là, je comprends les ministres. Je crois que chacun d’eux fait ce qu’il peut, ils travaillent. J’ai vu comment les examens se passent. Heureusement que cette fois-ci, il n’y a eu pas de problèmes: l’examen d’entrée en 7ème année, le Brevet, et j’ai vu aussi le baccalauréat. Tout s’est très bien passé.

D’aucuns estiment que la suppression du concours d’entrée à l’Université a beaucoup affecté le système éducatif guinéen. Quel est votre point de vue ?

Le concours d’entrée à l’Université n’a pas de sens. Parce que c’est une perte d’argent, ça coûte extrêmement cher. La moyenne des élèves peut servir de choix. 1- Les meilleurs, c’est au ministre de l’enseignement supérieur d’indiquer d’abord les orientations dont le pays a besoin. 2- Quel est le niveau des élèves dont il a besoin, parce qu’il faut de la qualité. Demain, les cadres qui sortiront de nos Universités auront en face des cadres des autres de la sous-région. Et ils vont tous compétir pour les mêmes opportunités de job. Et donc, il faut que nos jeunes soient excellents dans les domaines dont le marché du travail a besoin. Et pour cela, on regarde les moyennes, parce qu’il y a beaucoup d’éléments dans le concours. D’abord, il y a beaucoup d’argent à dépenser. Ensuite, les corrections coûtent extrêmement cher. Et ce n’est pas évident que les meilleurs qui ont passé l’année soient les meilleurs au concours. Il y a beaucoup d’éléments. Donc, pour moi, le concours d’entrée à l’Université, ça n’a pas de sens. Mais bon, chacun a sa vision.

A suivre !

SOW Telico

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